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Archives départementales

Archives départementales

2017 11 chateau de palmont 34 FI 43Quand la querelle devient aquarelle…

Plan de l’affaire Salvaige de Lamargé / Espinasse (1828)

 

Alors que l’administration croule sous des procédures standardisées, les documents sortis d’une machine et les schémas pragmatiques et sans vie, un petit tour dans les archives du siècle dernier apporte à nos yeux un émerveillement bienvenu. Le fonds du tribunal de Mauriac contient ainsi des rapports d’experts accompagnés de plans que l’on serait loin d’imaginer figurer dans les dossiers judiciaires actuels.

 

Le document exposé, daté de 1828, est un exemple parmi d’autres de ces plans aquarellés effectués avec soin par les géomètres chargés par un juge d’élucider un contentieux. Dans notre cas, il s’agit d’une querelle de voisinage, comme souvent, entre une grande famille locale représentée par Gabriel Barthélémy Salvaige de Lamargé, et le sieur André Espinasse.

 

2017 09 Interro 2 SC 5417 1

La bonne ménagère et son jardin

Interrogation d’horticulture à l’école ménagère agricole (1947)

 

En ce mois de septembre, période de rentrée des classes, penchons-nous sur une école spécialisée aujourd’hui disparue : l’école ménagère agricole du Cantal. Comme son nom l’indique, cette école avait pour but de « former de bonnes ménagères et des fermières accomplies dotées d’une solide éducation professionnelle et d’une bonne éducation générale ».

 

Si l’idée de cette école germe dans l’esprit des conseillers généraux dès 1914, à partir des modèles développés par les départements voisins, la guerre vient malencontreusement interrompre ce projet. La volonté politique ne suffit pas car la création de l’école, votée en 1917, doit être repoussée après la fin des hostilités faute de crédits (la moitié provenant du ministère de l’Agriculture) et de personnel d’enseignement – exclusivement féminin, cela va de soi. Il faudra donc attendre 1922 pour que le Cantal se dote d’une école ménagère agricole.

 

2017 07 Abus des danses 1 G 9 1 rectoUn procès-verbal pour « abus criminel des dances » à Cézens

1er mai 1700

 

Imaginerait-on aujourd’hui que l’on interdise les danses ? Qu’il s’agisse d’une pratique de professionnels ou d’amateurs, sur une musique classique ou pop, les passionnés dansent sans s’inquiéter du jour ni de la présence d’un représentant de la loi.

 

Or, dans la société française d’Ancien Régime, cette activité était loin d’être libre, et c’est en connaissance de ce cadre règlementaire que s’offusque le vicaire de Cézens, voyant un groupe de jeunes gens danser en plein après-midi le dimanche 1er mai 1700. Comme il le rappelle dans le procès-verbal présenté ici, un arrêt des Grands Jours d’Auvergne en 1665, une déclaration du roi Louis XIV en 1688 et des ordonnances de l’évêque de Saint-Flour « deffandent la profanation des festes par l’abus criminel des dances ».

 

2017 06 Contrat 1

Deux maîtres papetiers pour un moulin aurillacois

Un bail à ferme du 17 mai 1735

 

Bien que la très grande majorité du papier fabriqué en Auvergne au XVIIIe siècle provienne des papeteries de Chamalières, d’Ambert et de Tiers, Aurillac peut se targuer d’avoir eu jusqu’à trois moulins à papier à cette époque[1].

 

L’un de ces moulins est encore visible rue Jean-Baptiste Veyre, ancienne route de Saint-Simon. Même si la roue à aubes a disparu et que l’arche conduisant l’eau à l’intérieur du moulin a été comblée, l’extérieur du bâtiment a peu changé depuis qu’une gravure anonyme l’a immortalisé vers 1835.

 

D’abord moulin céréalier, puis foulon pour battre la laine, le moulin de la Brune est transformé en moulin à papier en 1734. Il appartient alors à Jean Breu, marchand apothicaire, qui souhaite non pas se reconvertir, mais faire appel à des spécialistes qui exploiteront le moulin.

 

2017 05 7 H 4 1

Girouettes illicites à Murat

23 décembre 1680

 

Regardant tantôt à l’est, tantôt à l’ouest, je tourne et danse au gré du vent sans jamais m’envoler. Je suis… la girouette.

 

Objet décoratif plus qu’informatif aujourd’hui, la girouette se rencontre sous toutes les formes et surtout sur tous les toits, de l’église à la simple cabane. Or, cette liberté de posséder une girouette, qui semble aller de soi aujourd’hui, est l’un des nombreux acquis de la Révolution française : elle est proclamée le 13 avril 1791.

 

2017 04 1 J 234 1

Un drapeau pour les cordonniers d’Aurillac

1779

 

Un peu de bleu, de vert, de violet, beaucoup de rouge et des liserés dorés… Les compagnons cordonniers d’Aurillac aiment la couleur et l’affichent… sur leur drapeau.

 

Ce document est un prix-fait, ancêtre du devis, passé entre seize ouvriers du cuir et un tailleur d’habits nommé Raymond Vernhes qui, cette fois, n’emploiera pas ses talents à réaliser robes et culottes. Les travaux concernent un drapeau et laissent peu de place à l’imagination du tailleur, puisque les détails en sont minutieusement décrits, de la matière à l’iconographie, en passant bien sûr par la couleur. De la taille d’une toise carrée, c’est-à-dire environ 2 mètres carrés, il sera composé en taffetas : une croix large croix rouge divise le drapeau et laisse dans les coins quatre carrés colorés, un blanc, un vert, un « bleu de ciel » et un violet. Le tout est entouré d’un liseré de dentelle argentée ou dorée (il est bien précisé qu’il s’agira d’« argent ou or faux », les fils métalliques étant certainement trop chers pour les moyens des cordonniers) et doit être livré avec sa hampe en bois, laquelle sera agrémentée d’un cordon à gland de soie rouge incrustée de fils argentés et d’une cravate blanche. Cette bande d’étoffe, sans doute en soie, était nouée en haut de la hampe. Elle pouvait être brodée ; sa sobriété ici contraste avec le reste du drapeau.

 

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