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8. Le lundi 23 avril (ateliers scolaires) :

Nous reparlons de ce pourquoi nous nous voyions.

Durant les vacances, j'ai réfléchi un peu plus précisément à comment je pouvais encadrer ces séances. Je pensais avoir trouvé quelque chose mais les 2 séances de la matinée ne m'ont pas convaincues. Nous avons travaillé sur les jeux en tous genres. Chacun de leur côté, ils ont fait un inventaire des jeux auxquels ils jouent puis chacun en a choisi un qu'on a essayé de détailler ensemble grâce à 8 caractéristiques. Nous nous sommes servis d'un tableau que j'avais préparé en amont. Je me dis que la plupart des caractéristiques ne sont pas intéressantes, le tableau n'est pas assez en rapport avec mon projet, avec les questions que je pourrais me poser par rapport à l'écriture de l'histoire, à ce que l'enfant/narrateur va décrire. Mais le problème, c'est que je ne sais pas exactement ce que je veux écrire.

Le soir même, j'ai un déclic avant de m'endormir.

 

Vu que je cherche encore la matière du texte, que je n'ai que le cadre de l'histoire, je me dis qu'il serait bon d'instaurer un dialogue écrit avec chacun des enfants : un échange épistolaire mais je serais là pour les guider s'ils en ont besoin. Durant les séances, ce qui ne fonctionne pas, c'est le groupe. Il faut que je m'adresse à chacun de manière très précise et qu'ils puissent eux aussi me répondre précisément s'ils en ont envie. Dès le lendemain, je me lance dans l'écriture de "fiches" (je ne sais pas comment les appeler, le mot n'est pas bon, il rappelle trop le résumé scolaire... je vais en trouver un autre).

 

La plupart des phrases que je leur écris, sont des questions qui attendent une réponse binaire, pour les mettre en confiance, pour leur proposer de rentrer doucement dans l'écriture. Je leur demande ensuite souvent de préciser, s'ils en ont envie. Je pose un thème par fiche (tiens, ça pourrait être "lettre" plutôt que "fiche" et je pourrais écrire à la main, comme en-tête "lettre pour Mathilde", oui, c'est bien ça), je cherche un rythme dynamique, j'installe le thème par quelques questions simples et je cherche des digressions ou des sauts (une question qui va surprendre par son absurdité ou son incongruité quant au thème annoncé). Je leur fais part de mon avis parfois, leur propose de me poser des questions, de m'appeler si je suis disponible. Par là, je veux leur raconter une histoire, que chacun s'approprie la lettre qui lui est adressée et qu'il la personnalise en quelque sorte. Qu'il complète l'histoire comme il l'entend. J'espère que les enfants oseront tout. Pour le moment, j'ai commencé une trentaine de lettres, certaines sont terminées (pour les 2 séances de demain), d'autres sont en cours. Le principe est de faire des photocopies, de proposer une première lettre à chacun qui l'investira selon son rythme (gros avantage de ce principe) et qui m'en redemandera une autre ou... ou pas.

 

Bref, j'écris et c'est super. Oui, parce que je sens maintenant que l'écriture de mon histoire peut venir de partout. De mes lettres qui leurs sont adressées plus que de leurs réponses, de leurs comportements par rapport à cette proposition de dialogue, d'un enfant en particulier ou de quelques uns qui vont peut-être sentir un rapport nouveau qui peut s'installer entre nous, d'un intérêt particulier pour le projet. La recherche est en route et le livre en germination.

 

Côté images, je n'ai pas beaucoup avancé, fait quelques essais mais je ne pars pas de rien. En effet, j'ai une série d'images réalisées il y a quelques années pour un autre projet qui n'a jamais vu le jour, et qui me sert aujourd'hui de base solide pour ce projet. »

Aude Poirot

 

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