tontonsLe 22 novembre dernier, Georges Lautner décambutait bêtement en laissant « les tontons flingueurs » à la traîne. Ils devront désormais vivre sans lui...Mais ce ne sont plus des gamins : 50 ans qu'ils sont sortis en salle pour la première fois (à Paris, le 27 novembre 1963).

  

Lautner, Audiard, Ventura, Blier, Blanche, Dalban, Lefebvre : tous canés... Tiens bon, Claude ! ou la maison du Mexicain va finir par ressembler à un cimetière...

  

Lautner et ses tontons flingueurs devenus cultissimes, c'est un peu la revanche du cinoche populaire à la papa sur le cinéma intello de la nouvelle vague. L'un n'excluant pas l'autre d'ailleurs, et tout le monde peut évidemment connaître et apprécier les deux (sauf peut-être les cons, mais les cons, ça ose tout...). N'empêche, c'est un drôle de destin que celui de ce film décalé, foutraque, pas frimeur, sans réel scénario ni décors. Le film d'une génération ?Même pas. Je suis objectif : le film, à sa sortie, tout le monde l'a donné à cent contre un flingué à la surprise. C'film là, ce qui l'a sauvé, c'est sa psychologie. Eh oui, sa psychologie !

 

 L'air de rien, entre les sentences définitives de Pascal, les citations bancales de l'ami fritz, les colères de monsieur Fernand et les rodomontades de monsieur Raoul, c'est tout un petit théâtre de la vie qui se met en place progressivement sous les yeux du spectateur amusé. Une micro-société, en quelque sorte, avec peu de bons, quelques courageux, plein de menteurs, beaucoup de lâches, et tout un tas de faux-culs et de cons. Ceci ne vous rappelle rien ? Regardez plus attentivement, là, juste autour de vous.... Alors ? Il a pas raison, le Mexicain ? On peut pas savoir le nombre de malfaisants qui existent : le monde en est plein... Et puisqu'on est dans l'honnête, il faut le reconnaître : il a un peu un effet miroir, ce film. On se voit dedans (et pas forcément dans les personnages les plus reluisants). C'est pour cela, sans doute, qu'il continue à plaire autant aux vieux, aux jeunes, aux beaux, aux laids, aux intellos, aux prolos, aux cadres et aux pas-cadres... Il nous renvoie comme un écho de la superficialité de nos comportements, du dérisoire de nos apparences, de l'inutilité affligeante et grossière du mal que nous faisons. Et ça, il n'y a que les caves pour ne pas l'admettre.

 

Denis LLAVORI

 

C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases !

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La bave du crapaud n'empêche pas la caravane de passer !

  

 

Faut r'connaître... c'est du brutal !