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articlebbfBibliothèque(s) et accessibilité : cette problématique résonne évidemment dans l’esprit des professionnels du monde des bibliothèques. On évoque l’accès physique aux collections ou aux bâtiments et l’accès intellectuel aux contenus, pour l’ensemble des usagers bien sûr, mais également pour les publics en situation de handicap, les publics empêchés (personnes incarcérées, malades hospitalisés…) ou les publics les plus éloignés du livre (grande précarité, marginalité, clandestinité…).

 

 Notre conception de la lecture publique est mystique. Et assise sur un présupposé : il suffit de mettre l’usager en présence d’un livre pour que naisse sa passion, et qu’il se mue, comme par transcendance, en lecteur. C’est la théorie augustinienne de la grâce appliquée à la culture : l’adhésion n’est qu’une conséquence logique de la révélation. L’amour du livre est d’abord une foi, et incarne une rencontre particulière, intime, entre un objet (sacré ?) et un innocent inspiré (guidé ?). Dans ce contexte, le bibliothécaire doit permettre cette rencontre, la favoriser, la multiplier, la simplifier, voire la vulgariser. Ne nous qualifie-t-on pas souvent de « passeur », d’intermédiaire, de médiateur ? Nous sommes les vitraux à travers lesquels la lumière divine vient toucher, bien caché derrière son pilier, le Claudel lecteur. Mais nous ne sommes que cela.

 

Les 2 et 3 juin 2009, le Centre national du livre jeunesse – La joie par les livres, désormais abrité à la BNF, organisait le premier stage consacré au jeu vidéo en bibliothèque. En tant que responsable du prêt des cédéroms et dévédéroms dans les médiathèques du réseau, ce sujet m’intéressait tout particulièrement. Le fonds de la médiathèque départementale est constitué de titres culturels, pratiques, ludoéducatifs mais ne propose pas de jeux vidéo. L’observation des choix des bibliothécaires du réseau lors du renouvellement des dépôts (un goût de plus en plus marqué pour des titres résolument ludiques destinés à un public jeune) et de l’offre éditoriale (marquée par un glissement très net du « ludo-éducatif »vers le jeu proprement dit) a logiquement débouché sur cette question : la médiathèque départementale doit-elle proposer du jeu vidéo ? Le jeu vidéo fait désormais partie du paysage culturel mais sa présence dans les médiathèques suscite interrogations voire réticences. Certains établissements, comme Montpellier, ont franchi le pas. D’autres, comme Grenoble, s’apprêtent à le faire et beaucoup continuent de s’interroger. Ce stage, premier du genre, arrivait donc à point nommé.

Je me propose ici de vous en faire un rapide compte-rendu espérant susciter vos réactions et commentaires.

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