À l’heure de la disparition d’espèces et de la manipulation du génome, on dirait que les humains ressentent une nouvelle sympathie pour « les bêtes ».
Quant à certaines espèces sauvages, la rareté de leur rencontre devient un privilège pour lequel il faut déployer des trésors de persévérance et de respect.
Longtemps, la cause animale est restée inaudible. Les hommes de sciences et de religions avaient tranché : les animaux ne souffrent pas, ils n’ont pas d’âme, et ont été créés pour être entièrement à la merci de l’Homme.
En quelques décennies, de nouveaux sentiments collectifs émergent vis-à-vis des animaux. Nous sommes frappés aujourd’hui par leur beauté, leur intelligence, leurs marques de sensibilité, leurs capacités de communication ou d’entraide…
Est-ce dû à la présence des animaux domestiques, de plus en plus intégrés aux familles humaines ? Ou à la révolution des images et à la synergie des témoignages (comme ces nombreuses séquences animalières sur les réseaux sociaux) ?
La souffrance animale, le végétarisme deviennent de vrais sujets de société, notamment pour les plus jeunes. L’éthologie, qui étudie les comportements animaux, parle de plus en plus souvent de « culture » animale. Pour certains oiseaux, mammifères marins, primates ou insectes sociaux, il semble bien que l’usage de protolangages, d’outils, de « savoirs », voire d’organisation sociale ne soient pas choses rares.
Grâce aux progrès des techniques de prise de vue (zoom, macro, miniaturisation, caméras automatiques, tournages en milieux hostiles…), une nouvelle génération de documentaristes s’empare de la question animale pour nous présenter des enquêtes passionnantes et des images somptueuses.