pekin

Meurtres à Pékin
Actes Sud, 2007 (Babel noir; 9)

de Peter May

 

Le corps carbonisé d'un homme est découvert un matin dans un parc de Pékin. Le même jour, deux autres cadavres sont retrouvés dans la capitale, à deux endroits différents. Un mégot de cigarette laissé près de chaque victime va permettre de faire un lien entre ses trois affaires.

 

L'enquête est confiée au commissaire de la Sécurité publique, Li Yan, récemment promu à ce grade, aidé malgré lui de Margaret Campbell, médecin légiste américain, venue donner une série de conférences à Pékin. Deux cultures s'affrontent alors. La circonspection de Li Yan se heurte à la spontanéité et à l'arrogance de Margaret, donnant lieu à des situations parfois cocasses. Comme Margaret, vous apprendrez qu'il faut éviter de faire perdre son "mianzi" (la face) à vos hôtes, au risque de compromettre votre séjour dans l'Empire du Milieu.

 

Meurtres à Pékin est le premier volet de la série chinoise de Peter May, dont le dernier titre est paru en février 2008. L'intrigue bien maîtrisée, est soutenue par un grand souci du détail. On lui pardonne du coup de se noyer quelquefois dans la description des sentiments qu'éprouvent l'un pour l'autre, Margaret et Li Yan.

 

L'auteur, d'origine écossaise, a travaillé longtemps pour la télévision. Il est membre honoraire de l'Association des écrivains de romans policiers de Pékin et vit aujourd'hui dans le Lot. Peter May sait prendre son temps en plongeant le lecteur au coeur des moeurs chinoises contemporaines marquées encore par les conséquences de la Révolution culturelle. On mange (le restaurant-usine de canards laqués vaut le détour), on boit (souvent), on déambule, on se perd, on travaille au rythme des habitants de la capitale.

 

Au fil des pages, les personnages se révèlent fragiles et dépassés par ce qu'ils découvrent. Ma Yongli, Lotus, Mei Yuan et sa cuisine ambulante nous ouvrent les portes d'une société en pleine mutation, avide de modernité.

  

Xavier Brugiroux